J 38 – 13 avril 2013 – Turkménistan > Ouzbékistan : 63 km
Après le petit-déjeuner et le plein d’eau, nous faisons nos adieux à la famille de Shavkat qui lui nous accompagne jusqu’au poste frontière de KHOJEYLI à 26 km de KONYE URGENCH. Nous le quittons à regret, un grand remerciement pour sa disponibilité, ses attentions, son aide précieuse ...
Côté turkmène, les formalités de police sont relativement rapides mais les camping-cars seront fouillés de fond en comble, tous les placards ouverts, les coussins soulevés, un douanier respire le sachet de purée mousseline … et toujours les mêmes questions au sujet de la présence de drogues, d’armes (kalachnikov) et de l’importation de tapis : 1 h 30 seront nécessaires.
Côté ouzbèke, l’accueil est plutôt bon enfant et affable, les policiers nous prennent en main rapidement pour nous aider dans nos formalités, s’intéressent aux cartes apposées sur les véhicules.
Tout bascule lorsqu’un homme en civil –qui plus tard revêtira un uniforme- s’enquête de la possession de médicaments. Tous s’agitent et grimpent en nombre dans le 1er CC qui dispose une pharmacie bien garnie pour les 7 mois de voyage ; Véronique en fait grand usage depuis Darwaza où elle a voyagé dans le coffre de la jeep au grand dam de son dos ; liste écrite en russe où il faudrait cocher les possessions : bien en peine d’y comprendre quelque chose.
Le ton monte lorsque les policiers veulent procéder à une saisie, deviennent très insistants, tout cela dure et dure avant que le véhicule soit autorisé à avancer de quelques mètres sans que l'on comprenne bien pourquoi.
Au tour des 2 autres, d’être fouillés de la même façon, un sachet d’herbes sèches à l’odeur de thym –que j’ai cueillies dans le désert- intrigue : est-ce de la marijuana ? Il semble qu’ensuite –l’officier parti- ses camarades se soient mis en tête d’accélérer la procédure pour que nous filions au plus vite ; nous ne nous faisons pas prier d’autant que l’heure du déjeuner est largement dépassée. Nous apprendrons par la suite que le traitement est le même pour les Ouzbèkes qui rapportent des médicaments de l’étranger.
Nous entrons dans un pays d’une importance capitale sur les routes de la soie, célèbre pour ses villes mythiques : KHIVA, BUKHARA et SAMARKAND.
Les 1ères images fixées sur des instants d’éternité :
- La superbe nécropole de MIZDAKHAN en usage depuis le IVème siècle
- Des rangées de peupliers font barrière au vent dans les champs cultivés.
- Des travailleurs dans une fabrique de briques en terre.
- Les charrettes des paysans tirées par de vaillants petits ânes gris.
- Les ponts sur les nombreux bras de l’Amou Darya
Particularité qui nous a causé bien des soucis : l’enregistrement à l’OVIR – bien que voyageant en CC, nous sommes tenus de dormir dans un hôtel qui lui paie une taxe sur les nuitées ; dans certaines villes, la police y veille et fait déménager en pleine nuit les récalcitrants ; on peut ou non être contrôlé mais des infos concernant une taxe exorbitante appliquée à la frontière en cas de manquement par un fonctionnaire zélé circulent ; plus tard, nous prendrons l’avis du consul de France à TASHKENT qui nous conseillera de jouer la prudence et au cas où il manquerait une nuit de dire que nous avons roulé.
Donc recherche d’un hôtel en arrivant à NUKUS, une jolie ville active, célèbre pour son musée Igor SAVITSKI « le Louvre du désert ».
Finalement Rashid, manager de l’hôtel RAHNAMO et agent de voyage avec son épouse Khurliman, nous autorise à stationner devant le bâtiment. Après négociation, nous obtenons en contrepartie d'une somme de 15 dollars par personne : wifi + petit déjeuner + eau + utilisation des toilettes + enregistrement à l’Ovir. Rashid va se charger de nous trouver des hôtels sur le même principe pendant tout notre séjour, ce qui va bien simplifier nos déplacements et autres démarches.
RAHNAMO Hôtel – 4 rue Karakalpakstan – NUKUS
Agence SIHAYA Tours – uzguides@gmail.com – www.destination.uz
Khurliman parle quelques mots de français et m’invite à faire quelques pas avec elle jusqu’à un débit de boisson gazeuse qui sert la « gazwaza » limonade aromatisée et fraîche, sortie d’ un tube à piston ; les gens sont très nombreux à se désaltérer ainsi dans la rue, une pratique amicale, familiale et bon enfant.
Elle nous accompagnera pour souper dans un restaurant local très fréquenté où son mari nous rejoindra plus tard. Dégustation de « pelmen », soupe avec raviolis et pommes de terre.